Page:Sand - Le Beau Laurence.djvu/77

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— Il parait, nous dit Bellamare quand le moine fut sorti, que notre amphitryon veut s’amuser jusqu’au moment d’entrer en campagne. C’est une singulière idée de nous avoir amenés chez lui au milieu de pareilles préoccupations, à moins qu’il ne nous ait racolés pour faire partie de son armée, qui est plus belle qu’elle n’est grosse. Voyons, mes enfants, est-ce que cela ne vous amuserait pas de faire le coup de fusil contre les infidèles ?

— Non certes ! s’écria Lambesq. Il ne nous manquerait plus que cela ! Nous serions tombés dans un joli guêpier !

— Moi, dit Moranbois, qui aimait comme tout le monde à contrarier Lambesq, je ne serais pas fâché de pointer le canon sur ces petits remparts et de casser la tête à quelques musulmans.

— Alors, réjouis toi, dit Léon continuant la plaisanterie ; je sais que l’intention du prince est de nous confier la garde de sa forteresse quand il entrera en campagne, et il y a dix à parier contre un que nous aurons à soutenir quelque assaut.

— Je ne m’en sens pas de joie, s’écria Marco, j’ai toujours rêvé de jouer le mélodrame au naturel.

La colère et la peur de Lambesq nous remirent en