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Page:Sand - Le Diable aux champs.djvu/253

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SIXIÈME PARTIE


SCÈNE PREMIÈRE


Dimanche matin, au point du jour, sur un chemin


GÉRARD, FLORENCE.

GÉRARD, à cheval. — Comment, c’est vous, monsieur le jardinier… monsieur… Comment vous nommez-vous donc ?

FLORENCE, à pied. — Et vous, monsieur le marquis, je ne sais pas encore votre nom.

GÉRARD, sèchement. — Ah, oui-dà ! Vous courez de grand matin.

FLORENCE. — Et vous aussi, vraiment.

GÉRARD. — Ramassez-moi, je vous prie, ma cravache que j’ai laissée tomber.

FLORENCE. — Votre cheval est trop dangereux pour que vous puissiez descendre ?

GÉRARD. — Pourquoi ça ?

FLORENCE. — C’est qu’à moins que vous n’ayez absolument besoin que je vous rende ce petit service, je ne me baisserai pas volontiers.

GÉRARD. — Vous avez donc bien mal aux reins, mon cher ?

FLORENCE. — Oui, un manque de souplesse.

GÉRARD. — Qui peut vous faire du tort dans votre état.

FLORENCE. — Non ; le travail me remet tout à coup. Il n’y a qu’à cela que je me plie facilement. Pour le reste, je ne vaux rien du tout.