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Page:Sand - Le Marquis de Villemer.djvu/145

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la personne prévenue en sa faveur, acceptant d’avance, et ne demandant qu’à le voir…

— Oui, mon ami, il a promis de se laisser présenter.

— Victoire ! s’écria le duc. Alors soyons gais, faisons des folies ! J’ai envie de sauter au plafond, j’ai envie d’embrasser… n’importe qui ! Permettez-vous que j’aille embrasser mon frère, chère maman ?

— Oui, mais ne le félicitez pas trop ; il s’effarouche de tout ce qui est nouveau, vous savez ?

— Oh ! soyez tranquille, je le connais.

Et le duc, encore fort agile malgré un peu d’embonpoint et quelques avaries dans les articulations, sortit en gambadant comme un jeune écolier.


X


Il trouva le marquis plongé dans son travail. — Je te dérange ? Tant pis ! s’écria-t-il. Il faut que je te serre dans mes bras ; ma mère vient de me lire la lettre de la duchesse de Dunières.

— Mais, mon ami, ce n’est pas fait, ce mariage, répondit le marquis en recevant l’étreinte fraternelle.

— C’est fait si tu le veux, et tu ne peux pas ne pas le vouloir.

— Mon ami, j’aurais peut-être beau vouloir ; il faut