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Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/166

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plus d’un esprit malveillant m’accusera d’avoir peur de vous, et rira de ma figure placée en regard de la vôtre. Je me résigne à cette humiliation ; mais, mon devoir accompli, j’aurai un autre devoir qui sera de prouver que je ne suis pas un lâche, indigne d’exercer une profession honorable, et capable de trahir la confiance de ses clients dans la crainte d’un coup d’épée. Songez que je suis très-jeune, monsieur, et que j’ai à établir mon caractère, à présent ou jamais.

— Vous me faites comprendre ma faute, répondit M. d’Aillane. Je n’ai pas senti la gravité de ma démarche, et je vous dois des excuses publiques.

— Il sera trop tard après ma plaidoirie : on pourrait toujours croire que j’ai cédé à la crainte ; et il serait trop tôt auparavant : on pourrait croire que vous craignez mes révélations.