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Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/17

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faire, c’est de vous retenir jusqu’au retour de la comtesse en vous offrant un souper tel quel et un bon lit.

Là-dessus, la vieille dame, qui, malgré la petite leçon qu’elle m’avait donnée, paraissait une assez bonne femme, sonna et donna des ordres pour mon installation. Je refusai de manger, ayant pris mes précautions en route, et sachant qu’il n’est rien de plus gênant que de manger tout seul, sous les yeux de gens à qui l’on est complétement inconnu.

Comme mon père m’avait donné plusieurs jours pour m’acquitter de ma commission, je n’avais rien de mieux à faire que d’attendre notre belle cliente, et j’étais, vis-à-vis d’elle et de sa famille, un envoyé assez utile pour avoir droit à une très-cordiale hospitalité. Je ne me fis donc pas prier pour rester chez elle, bien qu’il y eût un tournebride très-confortable, où les gens de ma sorte allaient ordinairement at-