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Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/200

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trouver l’effet produit sur moi par le fantôme adoré ; seulement, c’était une fascination plus douce et qui me remplissait moralement d’un bien-être inouï. Cette physionomie limpide inspirait une confiance absolue et quelque chose d’ardemment tranquille comme la foi.

Bernard, qui pas plus que moi n’avait envie de dormir, babilla avec moi jusqu’à deux heures du matin. Nous étions logés dans la même chambre, non plus la chambre aux dames, ni même celle où j’avais été malade, mais un joli appartement décoré, dans le goût de Boucher, des images les plus roses et les plus souriantes. Il n’avait pas plus été question de dames vertes que si l’on n’en eût jamais entendu parler.

Bernard, tout en m’entretenant de sa chère Caroline, me questionna sur l’opinion que j’avais conçue de sa chère Félicie. Je ne savais d’abord comment lui répondre. Je craignais de dire trop ou trop peu. Je m’en tirai en lui demandant à