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Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/67

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néaments, exquise et monumentale, mouvementée comme la vigueur physique, et cependant calme comme la puissance intellectuelle.

Je n’avais encore rien vu, ou rien remarqué, de cette statuaire nationale que nous n’avons peut-être jamais assez appréciée, et qui met la France de cette époque à côté de l’Italie de Michel-Ange. Je ne compris pas d’emblée ce que je voyais ; j’y étais mal disposé, d’ailleurs, par la comparaison de ce type surprenant avec la beauté rondelette et mignonne de madame d’Ionis, un vrai type Louis XV, toujours souriant, et plus saisissant par le sentiment de la vie que par la grandeur de la pensée.

— Ceci est plus beau que le vrai, n’est-ce pas ? me dit-elle en me faisant remarquer les longs bras et le corps de serpent de la néréide.

— Je ne trouve pas, répondis-je en regardant avec une ardeur involontaire madame d’Ionis.

Elle ne parut pas y faire attention.