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Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/86

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mais rêvé d’elles, il ne les avait jamais revues. Il ajoutait qu’il était bien certain que les ombres ne lui eussent été hostiles et nuisibles en aucune façon, s’il avait eu le courage nécessaire pour les examiner.

— Mais je ne l’ai pas eu, ajouta-t-il ; car j’ai presque perdu connaissance, et, me voyant si sot, j’ai dit : « Approfondisse qui voudra le mystère, je ne m’en charge pas. Je ne suis pas l’homme de ces choses-là. »

J’interrogeai minutieusement l’abbé. À très-peu de détails près, sa vision avait été semblable à la mienne. Je fis un grand effort sur moi-même pour ne pas lui laisser pressentir la similitude de nos aventures. Je le savais trop babillard pour m’en garder inviolablement le secret, et je redoutais les sarcasmes de madame d’Ionis plus que tous les démons de la nuit : aussi fis-je très-bonne contenance devant toutes les questions de l’abbé, assurant que rien n’avait troublé