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Page:Sand - Les Deux Freres.djvu/136

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comme ça, je te somme de me dire si Espérance est ton fils.

— Qu’est-ce que cela vous fait ?

— Je te somme au nom de l’honneur ! Ne plaisantons pas, vieux sphinx, réponds !

— Et si je ne peux pas répondre ?

— Tu le peux. J’accepte Espérance soit pour mon camarade et mon ami, s’il est ton fils, soit pour mon frère, s’il est le fils de mon père !

— Où diable prenez-vous de telles fantaisies ?

— Voyons ! tu perds ton temps à nier, et tu ne me persuades pas. Épargne-toi cette comédie usée ; c’est toi qui as apporté ici un enfant de quatre ou cinq ans que tu as déposé dans la crèche d’une étable.

— Moi ?

— Oui, toi, Charles Louvier, ex-valet de chambre de mon père et agissant par son ordre.

— Qui a pu vous faire ce roman ?

— Tu ne veux rien avouer ? Soit ! Je me passerai de ta confession. Je confesserai Espérance moi-même. Tu vas voir, écoute et regarde !