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Page:Sand - Les Deux Freres.djvu/65

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VI


Elle rentra, et je suivis Gaston, n’espérant pas le rejoindre, car il allait sans doute s’engouffrer dans une entrée à moi inconnue de l’espélunque ; mais je comptais sans l’amour. Il prit simplement le petit chemin de la poterne où l’attendait ma filleule Charlotte, et moi, me glissant dans l’obscurité, je pus entendre leur conversation, que je transcrirai autant qu’on peut résumer un dialogue d’amour.

— Enfin, te voilà ! disait la jeune fille. J’étais tout inquiète. Pourras-tu me dire à présent pourquoi M. Alphonse te commande de rester au Refuge ? Qu’est-ce qu’il y a de nouveau ?

— Il y a du nouveau, répondit le jeune homme. Quant à M. Alphonse, il n’a pas d’autre idée que de faire ici de la place pour loger ceux qui sont arrivés aujourd’hui et ceux qu’on attend demain. Il ne m’a pas défendu de sortir de sa maison ; mais