Aller au contenu

Page:Sand - Monsieur Sylvestre.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

je me vengerais de tout cela en me moquant d’elle.

Je lui en veux pourtant, à cette sotte petite fille ! C’est elle qui m’attire tous ces ennuis. Croirais-tu qu’elle me suppose amoureux d’elle, d’une part parce que Rébecca s’évertue à le lui persuader, de l’autre parce que, ces jours-ci, j’ai dit à son grand-père que, s’il allait en Suisse, j’irais peut-être l’y rejoindre ? J’avais du dépit, tu sais pourquoi. À présent que j’ai contraint Gédéon à être sincère et que j’ai pu sauvegarder ma dignité vis-à-vis de lui, je suis très-calme, et je ne sais pas pourquoi je n’achèverais pas mon travail à l’Escabeau. Je ne serai nulle part aussi bien pour me recueillir, et m’y enfermer tranquillement est la meilleure réponse que je puisse faire à mademoiselle Jeanne pour lui prouver qu’elle n’a pas mis le feu dans ma cervelle.




XXXV

MADEMOISELLE VALLIER À M. SYLVESTRE


La Tilleraie, 4 juillet.

Mon ami, j’ai réfléchi à tout ce que vous m’avez dit, et voici ma réponse, c’est la même que je vous ai faite de vive voix : je n’aime pas M. Nuñez. Tout est là, voyez-vous ! Je le regarde comme un honnête et excellent homme : il est généreux, sociable et dévoué ; il me témoigne un respect qui me touche, et certes sa position n’a rien dont je ne sois honorée ; mais, que voulez-