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Page:Sand - Mont-Reveche.djvu/239

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laisser madame Dutertre et de poursuivre Éveline, comme je le lui ai conseillé hier. Pourquoi ce maudit facteur rural se lève-t-il si matin ? Si je montais à cheval pour courir après lui ? Mais il ne me rendra pas ma lettre. Eh bien, j’irai à Château-Chinon, et je pourrai mettre au moins une seconde lettre à la poste, qui partira avec la première. Oui, c’est cela !

Et Thierray se releva à la hâte, cria de sa fenêtre à Forget d’atteler Problème au tilbury, écrivit à Flavien ce peu de mots : « Non, ce n’était pas Éveline, mais ce n’était pas non plus Olympe, » et partit avec Forget pour le plus prochain bureau de poste.

Il jeta lui-même son billet dans la boîte, et, se rappelant bien clairement qu’il n’y avait dans ses vers à Nathalie rien qui pût blesser ou alarmer sérieusement Éveline, il ne s’inquiéta plus de ce dernier envoi, et prit le chemin de Puy-Verdon, pensant avec raison qu’il devait y être avant elle, pour lui prêter son appui dans le cas où sa course nocturne y serait déjà ébruitée.




XX


Il trouva chacun vaquant à ses occupations accoutumées. Les domestiques qui vinrent à sa rencontre lui dirent qu’il ne trouverait encore personne au château ; que madame était absente, ainsi que mademoiselle Caroline et M. Amédée ; que M. Dutertre était allé voir les travaux des champs ; que mademoiselle Nathalie n’était jamais levée avant dix heures, et que mademoiselle Éveline était partie pour la promenade avec le jour, de grand matin, peut-être avant le jour. Ces derniers renseigne-