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Page:Sand - Nanon, 1872.djvu/87

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VII


Je ne voyais pas même le trou noir où je devais m’engager ; car, outre qu’il faisait nuit, le caveau était obscur en plein jour et on n’y allait qu’à tâtons. Je n’hésitai pas et je passai très facilement. Je rampai jusqu’à la grille d’un petit soupirail et j’écoutai. D’abord, je n’entendis rien, et puis je saisis quelque chose comme des mots dits tout bas ; enfin la voix s’éleva assez pour que je reconnusse celle de l’économe. Il disait ses prières en gémissant. Je l’appelai avec précaution. Il eut peur et se tut brusquement.

— Ne craignez rien, lui dis-je, c’est moi, la petite Nanette amenée par le petit frère Émilien, qui est là aussi derrière moi pour savoir si vous souffrez.

— Ah ! mes braves enfants, répondit-il, merci ! Dieu vous bénisse ! certes oui, je souffre, je suis mal, car j’étouffe ; mais vous n’y pouvez rien.

— Peut-être aussi que vous avez faim et soif ?

— Non, j’ai du pain et de l’eau, et je m’arrangerai pour dormir sur la paille. Une nuit est bientôt passée et peut-être que demain ma pénitence sera finie. Retirez-vous ; si Émilien était surpris essayant de me porter secours, il serait puni comme moi.