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Page:Sand - Promenades autour d un village - 1866.djvu/16

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qui se soucie de plonger dans cette belle profondeur ; les habitants aiment mieux regarder leur chemin neuf et poudreux et le talus aride qui l’enferme.

Malgré cette absence de goût, on peut dire, comme dans les relations des grands voyages, que les habitants de ce lieu sont fort affables. Nous sommes encore en plein Berry, et pourtant ce sont d’autres types, d’autres manières, d’autres costumes que ceux des bords de l’Indre. L’air avenant, l’obligeance hospitalière, la confiance soudaine, je ne sais quelle familiarité sympathique, voilà d’emblée, et de la part de toutes gens, un bon accueil assuré. En un instant, étables et granges s’ouvrent pour remiser au mieux notre véhicule et recevoir nos chevaux.

— Ah ! vous voilà enfin revenu chez nous ? dit, derrière moi, une voix d’homme en m’appelant par mon nom. Votre cheval blanc ne valait pas ceux-ci. Et votre fils, où est-il donc ? Je ne le vois pas. Où voulez-vous aller, cette fois ? À la Roche-Martin ou à la Preugne-au-Pot ? Nous aurons, j’espère, meilleur temps que la dernière fois, et nous passerons la rivière sans danger dans le bateau.