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Page:Sand - Promenades autour d un village - 1866.djvu/163

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sous sa blouse ; le peilloux, parce qu’il est couvert de peilles (guenilles, en vieux français ; Rabelais dit peilleroux et coqueteux quand il parle des mendiants) ; enfin le païen, ce qui est plus significatif encore.

» Il arrive le visage barbouillé de suie et de lie de vin, quelquefois couronné de pampres comme un Silène antique, ou affublé d’un masque grotesque. Une tasse ébréchée ou un vieux sabot pendu à sa ceinture lui sert à demander l’aumône du vin. Personne ne la lui refuse, et il feint de boire immodérément, puis il répand le vin par terre, en signe de libation, à chaque pas.

» Il tombe, il se roule dans la boue, il affecte d’être en proie à l’ivresse la plus honteuse. Sa pauvre femme court après lui, le ramasse, appelle au secours, arrache les cheveux de chanvre qui sortent en mèches hérissées de sa cornette immonde, pleure sur l’abjection de son mari, et lui fait des reproches pathétiques.

» Tel est le rôle de la jardinière, et ses lamentations durent pendant toute la comédie. Car c’est une