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Page:Sand - Promenades autour d un village - 1866.djvu/166

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ivrogne, ce vicieux, ce païen, quel est-il ? Sans doute il y a là un mystère antérieur au christianisme, la tradition de quelque bacchanale antique. Peut-être ce jardinier n’est-il pas moins que le dieu des jardins en personne, à qui l’antiquité rendait un culte sérieux sous des formes obscènes. En passant par le christianisme primitif, cette représentation est devenue une sorte de mystère, sotie ou moralité, comme on en jouait dans toutes les fêtes[1]. »

Quoi qu’il en soit, le chou est porté au logis des mariés et planté de la main du païen sur le plus haut du toit. On l’arrose de vin, et on le laisse là jusqu’à ce que l’orage l’emporte ; mais il y reste quelquefois assez longtemps pour qu’en le voyant verdir ou se sécher, on puisse tirer des inductions sur la fécondité ou la stérilité promise à la famille.

Après le chou, on danse et on mange encore jusqu’à la nuit.

La danse est uniformément l’antique bourrée, à quatre, à six ou à huit. C’est un mouvement doux

  1. La Mare au diable.