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Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/110

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lariser. Les socialistes, nous dira-t-on, ne se sont pas épargnés. Ils ont fait, ils font encore d’activés propagandes. Mais les socialistes, nous offrant mille systèmes divers ou incomplets, ont excité noire soif sans la satisfaire* Nous croyons qu’en général ils ont manqué d’inspiration et de tact politique. Ils ont mal compris le présent, mal connu, mal aimé leur pays, ceux qui nous ont conseillé la paix à tout prix, et le respect du capital comme précepte philosophique. Nous n’abandonnerons pas tout dans l’œuvre des socialistes, parce que plusieurs d’entre eux ont eu une grande foi, et que presque tous nous ont été utiles, ne fût-ce qu’à nous exciter à discuter entre nous, ou à réfléchir en silence. Mais il était simple que nous vinssions demander aux politiques quelque chose de plus réel et de plus unitaire que l’œuvre morcelée des socialistes. Il était simple que nous fussions avides de connaître les doctrines de ceux qui, dans une autre sphère et par d’autres moyens, travaillaient aussi pour nous avec courage, avec ardeur.

Pourquoi donc cette curiosité serait-elle offensante ? pourquoi nous répondrait-on : « Nous avons assez fait en ne repoussant pas ce qui nous paraissait admissible ? » Ce n’est pas là une réponse digne de vous. Elle trahit l’incertitude, et, avouez-le, une généreuse douleur de ne pouvoir nous satisfaire. Avouez que vous êtes hommes, que les temps sont difficiles, que l’horizon est voilé, que les forces suffisent à peine à la tâche, et que, vous aussi, vous attendez le messie.