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Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/168

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sainte, et glorieuse généalogie de la dévolution, embrasser d’un coup d’œil rapide et sûr l’histoire des principes, le développement du progrès dans l’humanité.

Quand cet esprit logique et consciencieux aborda son sujet, il fui à la fois ravi et épouvanté de l’enchaînement des conséquences rigoureuses qui se présentaient à lui. De la veille de la Révolution partait une série de causes antérieures qui allait s’enfonçant dans la nuit des siècles et se perdant aux origines mêmes de l’humanité. Un moment il dut se sentir comme contraint de prendre l’histoire du principe d’égalité aux symboles de la Genèse, pour l’amener, comme un germe toujours actif, souterrain, indestructible, immortel, jusqu’à son éclosion impétueuse en 93. Forcé de se resserrer dans une limite saisissable aux préoccupations du monde actuel, il traça une formule, divisa son plan en trois parties, et ne put se dispenser de rétrograder au moins jusqu’aux préliminaires du protestantisme, pour expliquer, en partie, le mouvement continu qui porta dans ses flancs notre étonnante révolution.

Étonnante en effet, si on la prend comme un fait isolé ; étonnante encore, si on l’attribue seulement aux écrivains du xviiie siècle ; étonnante enfin, si elle n’a pas ses racines dans le cœur du premier homme.

Mais le siècle impatient et pressé est là, demandant des livres qu’il ait le temps de lire et qu’il ne donne pas volontiers aux écrivains le temps de faire. M. Louis