Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/246

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En reprenant les Bourbons, on s’était imaginé qu’on ne serait plus affoulé par la misère, parce que les Bourbons avaient fait de grandes promesses pour se faire accepter du peuple. Mais le malheur était revenu avec eux, et ils firent tant de tort aux bourgeois, aux artisans et aux gens de la campagne, qu’on les fit partir aussi en l’année 1830.

Après cela, on prit Louis-Philippe, qui était encore de la famille, mais qui avait toujours caponné auprès des bourgeois pour faire accroire qu’il était brave homme ; et les bourgeois, ayant renvoyé beaucoup de nobles de leurs places, gagnèrent beaucoup de riches ses avec Louis-Philippe, qui se disait leur ami et leur soutien. Mais, comme ce roi-là aimait grandement son profit et qu’il voulait tirer tout à lui, les bourgeois s’en sont dégoûtés aussi et ont laissé le peuple le mettre à la porte sans un sou vaillant. À présent que nous voilà sans roi, et qu’il s’est trouvé, sur le moment, une douzaine d’amis du peuple qui ont voulu donner la République, il y a beaucoup de bourgeois ennemis du peuple qui se sont fâchés, parce qu’ils n’auraient pas voulu marcher si vite et qu’ils ont peur de ne plus être maîtres. Mais le peuple, qui se trouvait réuni en grande foule à Paris, a demandé la République et il l’a eue ; et, à présent il n’y a ni rois, ni empereurs, ni étrangers, ni nobles, ni prêtres, ni bourgeois, qui soient capables de la lui enlever. Les rois sont tous partis ou prêts à partir.

Dans les pays étrangers, les autres rois et les autres empereurs ont bien du mal à rester maîtres chez eux,