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Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/285

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esclaves ! Nous régnons par l’égalité, et ce vaincu l’invoque aujourd’hui, lui, contre qui nous l’avons invoquée en vain depuis le commencement du monde ! Dans l’ancienne loi, il eût mérité un châtiment. Dans la nouvelle, il obtient grâce ; mais, s’il abuse de notre générosité, si, au nom de l’égalité, il veut rétablir l’inégalité, déjà il nous trahit, nous calomnie et cherche à nous entraîner dans l’abîme. Que ferons-nous ? Serons*nous généreux et oublieux de nos injures personnelles jusqu’à lui permettre d’étouffer la vérité dans ses perfides embrassements ?

Peuple, cherchons. Entrons dans le sanctuaire de la conscience. Interrogeons l’oracle ! Dépouillons-nous de toute haine, de tout ressentiment. Nous en serons d’autant plus forts quand nous sortirons du temple.


III

l’application de l’égalité, c’est la fraternité

Ce serait dire un lieu commun, grâce au ciel, que de déclarer notre révolution non pas seulement politique, mais sociale. Le socialisme est le but, la république est le moyen, telle est la devise des esprits les plus avancés et en même temps les plus sages.

La réforme sociale, tel est donc l’exercice du devoir du citoyen. Il s’agit de faire succéder le régime de