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Page:Sand - Questions politiques et sociales.djvu/67

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fera payer de votre complaisance une autre fois, etc. Je n’en finirais pas si je disais à quoi vous servent et à quoi ne nous servent pas les impôts dont vous nous chargez.

D’ailleurs, qu’on pourrait leur dire encore, vous nous la baillez belle en promettant que nous serons riches quand nous serons propriétaires I Vous faites avaler cela au malheureux, et le malheureux aide de lui-même à sa perte en contribuant de tout son petit pouvoir au dépouillement que vous appelez, je crois, morcellement de la terre. Les badauds ! ils ne voient donc pas qu’avec leur petit lopin de pré ils ne pourront plus élever de bestiaux ; le bestiau aime à se promener, il ne mange pas, il ne vit pas sur une baisselée d’herbe ; qu’avec leur petit lopin de champ, ils ne pourront pas cueillir de blé ? Sans bestiaux, ils n’auront pas d’engrais. Le communal s’engraissait de lui-même du parcours de toutes les bêtes ; il ne demandait ni clôture ni culture. Avec quoi cultiverez-vous ? Vous n’aurez ni bœuf ni arreau ; il faudra emprunter l’attelage du riche et le payer cinq francs à chaque façon. Et quand vous serez gelé, inondé, grêlé, qui vous dédommagera ? Ce n’est pas sur le peu que vous pourrez récolter d’une bonne année que vous mettrez en réserve pour la mauvaise. Et puis, pour chaque troupeau, il faudra une bergerie ou un pâtour. Sur le communal, un seul pouvait garder toutes les bêtes de la commune. Vous ferez comme les métayers, avec la différence que sur de grands travaux un enfant de plus à la maison est richesse, tandis que, sur de