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Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/203

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d’user et d’abuser. » De l’autre, nous trouvons la formule du communisme : a La propriété est une chose essentiellement modifiable et impersonnelle, dont tous les hommes ont le droit d’user, dont nul n’aie droit d’abuser. »

La question ainsi posée est fausse de part et d’autre ; elle est insoluble parce qu’elle n’est point posée sur sa véritable base.

Je crois que la véritable définition de la propriété serait celle-ci : « La propriété est sacrée parce qu’elle est toujours le fruit d’un travail, d’une conquête ou d’un contrat auxquels l’humanité antérieure ou contemporaine ont adhéré. Le consentement est une sanction imprescriptible, même pour les richesses dont la source ne serait point pure. Nul ne peut dire : « J’ai fait un mauvais marché avec vous : je reprends ce que je vous avais cédé, vendu ou donné. »

Mais il faudrait ajouter aussitôt : « La propriété est de deux natures. IL y a une propriété personnelle et imprescriptible. Il y a une propriété modifiable et commune. La définition générale donnée plus haut à la propriété est également applicable aux deux natures de propriété qu’il faut reconnaître. »

Le travail auquel ces réflexions sont annexées traitera et développera cette proposition à un point de vue qui n’est pas le point de départ de mes opinions. Parti du principe de la propriété, comme j’étais parti du principe du communisme, l’auteur de ce travail rejette absolument le mot que je tiens à maintenir, et s’attache à prouver que l’admission du principe de