Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/225

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toujours), naïf comme un enfant, malin comme un campagnard du temps de Montaigne, aimant le merveilleux poétique, et portant bien en lui, dans son esprit enjoué, dans son cœur tranquille et doux, la bonhomie sérieuse avec laquelle Rousseau et la Fontaine examinaient la grâce d’un brin d’herbe ou le naturel d’un insecte.

Je ne sais si c’est le souvenir de ma jeunesse et de mes joies les plus pures qui se rattachent à la botanique qui m’a fait trouver tant d’attraits à cette lecture. S’il en est ainsi, je ne dois pas craindre d’être le seul, car quel est celui de nous qui n’a pas gardé la mémoire des riantes promenades de son enfance, et à qui le nom d’une fleur ne rappelle pas, avec le parfum qu’elle exhalait, le site où elle croissait et mille douces pensées qui se lient à ce souvenir ?

La méthode de ce traité élémentaire ne m’a pas moins frappé que la rédaction. Plût à Dieu qu’on pût appliquer à toutes les études ce procédé si simple et si attrayant ! Mais la botanique est peut-être, de toutes les sciences, celle où l’analyse offre le plus de charme, où la synthèse s’en dégage le plus nettement avec une bonne direction. Cette méthode doit nécessairement créer une occupation pleine d’attraits aux enfants les moins studieux et à beaucoup d’entre nous, grands enfants, qui fuyons la peine et reculons d’effroi devant le technique des définitions générales ; elle doit prendre comme par surprise les esprits paresseux et ranimer les mémoires engourdies. Elle est, comme toutes les choses excellentes, si simple et si