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Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/259

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III

EXIGENCES ET CONSÉQUENCES FUNESTES DE LA GUERRE ROYALE

Dans la genèse des faits, la logique est inexorable. Il n’est ni utopies de modérés, ni calculs de politiques obliques qui puissent la fausser. En politique, comme en tout autre chose, un principe entraîne inévitable • ment avec lui un système, une série de conséquences, une progression d’applications faciles à prévoir pour quiconque a du bon sens. A toute théorie correspond une pratique. Et réciproquement, si le principe générateur d’un fait est faussé, trahi dans ses applications, ce fait est irrévocablement condamné à disparaître, à périr sans développement, programme inaccompli, page isolée dans la tradition d’un peuple, prophétique pour l’avenir, mais stérile en ses conséquences immédiates. Pour avoir oublié cette vérité, le mouvement italien de 1848 devait périr, et il périt.

Le mouvement italien était un mouvement national avant tout, mouvement de peuple qui tend à définir, à représenter, à constituer sa propre vie collective ; il devait se soutenir et vaincre par une guerre de peuple, par une guerre à laquelle concourraient toutes les forces nationales d’un bout de l’Italie à l’autre.