Aller au contenu

Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/368

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’enthousiasme de la vertu et la puissance de la foi chez les hommes, depuis le sauvage qui bégaye l’idée divine jusqu’au méthaphysicien profond qui l’embrasse, depuis l’aurore de la philosophie jusqu’à ses moindres rayonnements, depuis l’Inde jusqu’à nos jours.

Son travail est donc une esquisse libre des principaux élans du génie religieux dans l’histoire des idées et des sentiments. Elle raconte, elle cite, elle choisit, elle critique et elle admire. Sans s’astreindre à un plan méthodique, et, tout en gardant les formes d’une causerie émue et brillante, qui conviennent merveilleusement à son esprit affirmatjf et convaincu, elle va à son but, tout en allant comme il lui plaît. Il arrive donc que, entraîné par son mouvement et par son intention nette de vous faire courir à travers les chefs-d’œuvre de l’art et de la science, on se plaît à la suivre et à s’arrêter devant ce qu’elle saisit comme type et comme preuve. Mais que veut-elle prouver ? Une chose bien simple et qu’elle dit, elle-même, avec une grande et belle candeur :

« Nous aurions voulu faire de cet ouvrage un ouvrage utile adressé aux personnes de toutes les croyances et de tous les pays qui, emportés par le courant du siècle, cherchent Dieu sans savoir le trouver ni comment s’adresser à lui. Nous leur faisons part de nos recherches.

» Cette théologie universelle qu’entrevoyait madame de Staël pourra-t-elle s’atteindre enfin ? Cette vraie, cette sublime voix de la charité, de la philoso-