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Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/403

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riches observations se rattachent généralement au fil conducteur d’une fiction ingénieuse et toujours originale. Il écrit bien, il est sobre et rapide, il a de l’humour, il voit vite et comprend tout. Il est observateur exact et peintre suffisamment coloré ; aussi la popularité ne lui a pas fait défaut, et c’est justice.

Plus tard, en 1840, Ferry vit et parcourut l’Espagne, au plus fort de la guerre civile qui désolait alors ce beau pays ; les carlistes et les christinos lui rappelèrent souvent à la mémoire des exploits dont il avait été témoin, quelques années auparavant, sur les routes de la Sonora.

Il n’écrivit que durant les cinq dernières années de sa vie, et son début dans la Revue des Deux Mondes[1], fut très apprécié. Il ne songeait pas encore à faire des romans ; il esquissa, d’une main ferme, les événements et les personnalités historiques qui l’avaient frappé, et qu’il avait été à même de bien étudier.

Il écrivit ensuite les Scènes de la vie sauvage au Mexique, celles de la Vie mexicaine proprement dite, et celles de la Vie militaire.

Ses souvenirs prirent alors la forme du roman : le Coureur des Bois, Costal l’Indien, les Squatters, Tancrède de Chateaubrun, la Chasse aux Cosaques, la Clairière du Bois des Hogues, eurent un grand retentissement et captèrent toutes les classes de lecteurs. Il n’écrivait pourtant qu’à ses moments perdus ; car il

  1. En 1850-51, il a écrit, pour l’Ordre, un compte rendu du Salon de cette année. — Cet essai a été remarqué.