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Page:Sand - Souvenirs de 1848.djvu/59

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non plus parce qu’il sera riche. Voyons quelle est son intention et s’il est homme, je ne dis pas à sacrifier son intérêt au nôtre, nous ne lui demandons pas tant, mais à voter une loi qui rendrait véritablement, comme je vous l’ai montré, le sacrifice égal pour tout le monde.



III

l’ouvrier des villes et l’ouvrier des campagnes


Mes chers concitoyens, il est bon de vous dire que nous ne sommes point tous parfaits, et vous me donnerez permission de vous dénoter les défauts que nous avons, afin que nous fassions en sorte de ne plus nous les faire reprocher. Nos défauts sont selon notre état, et notre état étant mauvais à tous pauvres gens que nous sommes, nous ne pouvons pas valoir mieux que le sort que nous endurons. C’est pourquoi, en même temps que nous nous accuserons, nous donnerons notre excuse, et nous dirons à la République. Faites-nous une vie qui nous rende meilleurs.

Nous sommes, dans le peuple, gens de deux sortes : Ouvriers de la terre, ouvriers de l’industrie ; gens de ville ou de manufacture, gens de campagne. Notre manière de travailler et d’exister s’accorde si peu, que notre manière de parler et de penser nous rend comme étrangers les uns aux autres.