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Page:Sand - Tamaris.djvu/231

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— Et c’est pour cela que, ne reculant devant rien pour marcher à ton but, tu donnes des rendez-vous mystérieux à cette fille que tu as déjà compromise, et que tu ne peux plus réhabiliter ! Tiens, mon ami la Florade, tu es comme tous les hommes qui ne veulent pas combattre leurs passions.

— Je suis… quoi ? Voyons !

— Tu es un égoïste !

Il articula un jurement énergique, et je crus encore une fois que nous allions nous couper la gorge ; mais il s’assit sur la margelle de la rigole qui était à sec, mit sa tête dans ses mains et resta absorbé.

— Tu vas coucher là ? lui dis-je au bout d’un instant.

— Grâce à toi, mon cher, répondit-il en se levant, il y a des moments où je me prends pour un coquin, et où j’ai envie de faire justice de moi !… Mais cela n’arrivera pas, non ! Mes fautes sont légères et réparables. Je ne verrai plus Nama en secret. Diable de fille, qui ne sait écrire qu’en chinois ! Pourquoi ris-tu, toi ?

— Parce que tu t’épuises en intrigues de comédie quand tu pourrais aller au bonheur par le grand chemin.

— Qu’est-ce qu’il faut faire ? Dis !

— Il faut aimer, et tu n’aimes pas. Tu n’as que des désirs et de l’imagination ; le cœur ne t’inspire rien !