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Page:Sand - Tamaris.djvu/248

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ris, chez vous ; je serai contente de voir votre dame.

— Que diable croyez-vous là ? Je ne demeure pas à Tamaris, moi, et je ne suis pas marié.

— Ah ! vous ne l’êtes pas encore ; mais vous le serez bientôt !

— Je vous jure que je n’ai encore jamais pensé à cela, et que je ne connais personne…

— Comment ! s’écria la Zinovèse, dont les yeux reprirent pour un instant leur, ancienne contraction, vous n’êtes pas pour épouser la dame de Tamaris, celle qui était avec vous et un petit le jour où je vous ai rencontrés à la chapelle de là-bas ?

— Quel imbécile vous a fait une pareille histoire ?

— Ce n’est pas un imbécile, c’est un menteur et un lâche !

Il ne fallait pas réfléchir longtemps pour conclure de tout ce qui précède que la Florade avait revu la Zinovèse, qu’elle était de nouveau éprise et jalouse, qu’elle surveillait ses démarches, que ses soupçons s’étaient portés sur la marquise, et que, pour la tranquilliser, la Florade lui avait fait croire que j’étais l’époux ou le fiancé de celle-ci. Je me trouvai assez embarrassé, je devais ou compromettre la marquise, ou exposer la Florade au ressentiment de sa maîtresse. Je n’aurais pas hésité à sacrifier les plaisirs de l’amant de la Zinovèse au respect dû à madame d’Elmeval ; mais la vindicative créature