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Page:Sand - Tamaris.djvu/268

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et tu le sais, puisque tu avais cru devoir lui dire que j’épousais…

— Oui, sans doute, elle était jalouse d’abord, elle ne savait encore comment prendre notre nouveau sentiment et gouverner son propre cœur ; mais à présent…

— À présent, elle le gouverne moins que jamais,… je te le jure !

— Cela passera ; patience !

— Cela passera d’autant moins, que tu irrites sans doute sa jalousie, tantôt par des mensonges qui ne l’abuseront pas longtemps, tantôt par des aveux insensés qui l’exaspèrent. Pourquoi et comment as-tu cette bague ?

— Parce que j’avais une envie folle de l’avoir. Elle me la montrait avec orgueil ; elle était enivrée des bontés de la marquise, qu’elle admire et qu’elle adore à présent, par parenthèse ; dormez donc en paix sur ce point ! Moi, tout en lui parlant de toi et de la marquise comme de deux bons amis dont je voyais l’union avec plaisir,… tout cela, note bien, devant le mari, qui n’y entendait pas malice, j’ai pris la bague ; j’ai remarqué une petite cassure. La Zinovèse, brusque et nerveuse, l’avait forcée en l’ôtant et en la remettant cent fois. Je lui ai offert de la faire réparer, et j’ai promis de la lui reporter ce soir ou demain. Or, ce soir ou demain, la bague ne sera pas prête, l’ouvrier se sera absenté ; dans