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Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/146

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les paroles, et ce n’est que les actions qui les découvrent différents ; vous voyez que je vous sais par cœur.

MOLIÈRE, très-ému.

Messieurs…

LAFORÊT, à demi-voix.

Il faut dire citoyens, à cette heure.

MOLIÈRE.

Sommes-nous donc à Rome ou à Sparte ? Vive-Dieu ! je le veux bien… Mais non, je sens que nous sommes mieux encore à Paris. Citoyens, le Théâtre de la République est heureux de vous ouvrir ses portes toutes grandes, et il vous invite à y entrer souvent. C’est le grand Corneille, c’est le doux Racine, interprètes des grands tragiques de l’antiquité ; c’est l’étonnant Shakspeare, c’est le naïf Sedaine, c’est le brillant Beaumarchais, c’est le tendre Marivaux, c’est le puissant Voltaire, ce sont tous les anciens et tous les modernes, c’est enfin le vieux Molière qui vous en feront les honneurs. Nous ne vous ferons pas ces prologues pompeux qu’on adressait aux rois. On ne flatte pas ceux qu’on estime. Nous avons de bonnes choses à vous servir, et nous savons qu’elles vous seront agréables, étant offertes du mieux que nous pourrons.



FIN DU ROI ATTEND