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Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/194

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près… Elle ne me méprise point pour être champi, elle ! J’ai encore mes quatre mille francs, toutes les dettes payées, et je serais bien pour elle un bon parti, comme ils disent. Elle ne regarde point à l’argent ; mais, à cause de son fils, elle doit consulter la raison… Il faut un homme ici pour travailler le bien et gouverner les affaires, il faudra toujours qu’elle se remarie… Se remarier avec un autre que moi !… tonnerre !… Ah ! c’est moi ! c’est moi qu’il faut qu’elle choisisse ; comment donc se fait-il que je n’y aie jamais songé ? Merci, mon Dieu, c’est vous qui avez forcé le diable à se confesser ; merci, Sévère ! c’est vous qui, en voulant me faire du mal, m’avez enseigné mon devoir… Je m’en vas tout de suite trouver Madeleine, et lui conter tout ça, car j’en ai la fièvre ! Ah ! bon, la voilà qui rentre… (il va pour entrer dans la chambre de Madeleine.) Mais Jeannie est avec elle !… Non, il s’en va… Allons !… voilà qui est drôle !… je n’ose point ! non, vrai, je n’ose point ! j’ai honte ! et de quoi donc ? Est-ce que tu as peur, champi, avec ta chère mère Madeleine ? Allons donc ! François, du courage ! (Il va jusqu’à la porte et il revient précipitamment.) La voilà qui vient par ici ; j’ai comme un éblouissement,… comme une idée de me sauver !…

Il se retire vers la cheminée.




Scène X

MADELEINE, FRANÇOIS.
MADELEINE.

Te voilà ! Eh bien, tu as vu la Sévère… Que s’est-il passé ?

FRANÇOIS.

Ah ! oui… la Sévère !… je l’ai vue et entendue. Elle n’osera plaider ; mais vous n’avez point fini avec elle ;… sa méchanceté est grande, et, tant qu’elle vivra, elle tentera de vous faire des ennemis.

MADELEINE.

Je n’en doute pas ! mais, la méprisant trop pour vouloir en