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Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/310

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sujet de l’être. Fiez-vous à moi, je vous aimerai, et vous défendrai d’un cœur pareil à celui de votre père. Fiez-vous à moi, je vous dis, je ne crains pas le monde, moi, et je saurai faire respecter ma femme !

claudie, se tournant vers Sylvain.

Non, Sylvain ! j’ai juré de me punir moi-même, en portant seule la peine de ma faute.

la mère fauveau, passant devant Sylvain, Rémy, et allant à Claudie.

Claudie, c’est par crainte de nous déplaire que vous parlez comme ça ; mais moi, voyez-vous, je vous ai toujours souhaitée pour ma fille.

claudie, se tournant entre la mère Fauveau et Rose.

Mère Fauveau, demandez-moi ma vie, c’est tout ce que je peux vous donner.

rose.

Claudie ! c’est moi qui vous ai offensée le plus ici ! Faudra-t-il que je me mette à genoux ?

claudie.

Madame Rose, c’est moi qui me mettrais aux vôtres pour vous remercier d’être si bonne, mais ne me demandez pas ce que je ne peux pas accorder. (Sylvain, désespéré du refus de Claudie, se jette dans le sein de son père.)

fauveau.

Ma fille, c’est bien à vous de vous défendre comme ça ; mais, par pitié pour vous-même et pour mon pauvre enfant, fiez-vous à sa parole et, à la mienne.

sylvain.

Oh ! merci ! père, merci !

claudie.

Père Fauveau, je vous remercie, je vous respecte, je vous aime, mais je ne peux point vous obéir.

sylvain.

pleurant. Oh ! mon Dieu, mon Dieu ! Elle ne m’aime point !