Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/391

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PIERRETTE.

Peut-être bien demain.

LA PETITE MADELEINE.

Tu dis toujours comme ça, demain !… Est-ce que vous pleurez, mon papa, que vous avez la figure toute mouillée ?

MOLIÈRE.

Non, ma fille, non pas ! (À Pierrette.) Emmène-la ; il ne faut point que les enfants voient des larmes ! (À sa fille.) Va courir dans le jardin, mademoiselle, et tu reviendras déjeuner avec moi.

Pierrette conduit l’enfant à la porte et la regarde s’en aller.




Scène IV


PIERRETTE, MOLIÈRE.


PIERRETTE.

Qu’elle est belle ! hein, monsieur ?

MOLIÈRE.

Belle comme sa mère !

PIERRETTE, à part.

Tout lui fait mal, même sa fille ! (Haut.) Allons ! monsieur, voici l’heure de dormir, puisqu’on vous a fait des vacarmes toute la nuit.

MOLIÈRE.

Ils sont partis ?

PIERRETTE.

Oui, et vous aurez enfin une matinée tranquille.

MOLIÈRE.

Dormir, c’est une fiction pour moi. Tiens, Laforêt, je me trouverais beaucoup mieux de respirer l’air du matin. Ouvre-moi les fenêtres. Les fumées de leur vin ont monté jusqu’ici.

PIERRETTE.

C’est vrai qu’on en a le cœur tribouillé par toute la maison.

MOLIÈRE, debout à la fenêtre.

Une belle matinée de printemps ! Le soleil est levé, les oi-