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Page:Sand - Theatre complet 1.djvu/439

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tout cela, mes enfants. Laforêt, Duparc, allez m’attendre chez moi et préparez tout pour que nous soupions ensemble en famille, avec Brécourt : où est-il ? et Baron ?

DUPARC.

Brécourt était ici tout à l’heure.

PIERRETTE.

Et M. Baron quitte son costume.

DUPARC.

Mais je te conseille de te coucher en rentrant ; cela te vaudra mieux, Molière.

MOLIÈRE.

Je me coucherai si j’en sens le besoin ; mais je prendrai mon lait à votre table, et m’endormirai moins tristement en vous sachant là près de moi. Vous causerez, vous rirez, vous ne vous disputerez point ! Voyons, ce n’est que la rue à traverser, faites-moi ce plaisir. Cela distraira ma femme, qui s’ennuie toujours ! Faut-il, parce que je suis un mauvais convive, que toute ma maison soit close à dix heures du soir ?

DUPARC.

Nous ferons ta volonté. Je te laisse ma chaise.

MOLIÈRE.

Point ! point ! Cela me vaudra mieux de marcher. C’est si près !

PIERRETTE.

Eh bien, asseyez-vous donc, et laissez-vous un peu rafraîchir le sang. Vous ne vous arrêtez jamais ; c’est comme un salpêtre.

MADELEINE.

Armande n’est point prête. Permettez-moi, Molière, de ne vous point laisser seul ici.

MOLIÈRE, baissant la voix.

Oui, ma sœur, je désire causer avec vous.

Duparc et Pierrette sortent.