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Page:Sand - Theatre complet 2.djvu/173

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et mère ! adieu, tout le monde ! rendez-moi vos amitiés quand je n’y serai plus.

LE DOCTEUR, qui a gardé le fusil de Léandre, couche en joue Pédrolino.

Coquin ! si tu as le malheur de te tuer, je te brûle la cervelle. (Pédrolino reste stupéfait, comme fasciné.) Oui, garnement ; Oui, scélérat, descends, je te l’ordonne, ou je te vas chercher à grands coups de canne. Pédrolino descend tout hébété ; le docteur le prend par 1 oreille et le ramène sur l’avant scène.

PÉDROLINO, comme sortant d’un rêve.

Eh bien, me v’là ; qu’est-ce qu’il y a donc ?

LE DOCTEUR, à part, le lâchant.

Ah ! quelle secousse ! l’insensé m’a mis tout en émoi ! (À Pédrolino.) Vous, mettez-vous à genoux, et repentez-vous de la lâcheté que vous avez pensé commettre.

PÉDROLINO, à genoux.

Oui, monsieur.

LE DOCTEUR.

Vous n’êtes pas un homme.

PÉDROLINO.

Non, monsieur.

LE DOCTEUR.

Vous êtes une bête.

PÉDROLINO.

Oui, monsieur.

LE DOCTEUR.

Et un mauvais cœur.

PÉDROLINO.

Ah ! ça, monsieur !… non, monsieur !… oui, monsieur !…

Il fond en larmes.
LE DOCTEUR, à part.

Le voilà qui pleure, à présent ; j’en aurai raison. (Il va tout fatigué, s’asseoir sur le bout du banc) Venez ici ! (Pédrolino va à lui sur ses genoux.) Confessez-vous. Qu’avez-vous dit, qu’avez-vous fait avec la Colombine ? Répondez ! (Pédrolino prend les