Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/331

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francs par tête, des chevaux de huit cents louis, des femmes de je ne sais combien…

LA MARQUISE.

Mon fils !

LE DUC.

Quoi, chère maman ? J’en suis revenu ! les déjeuners emportaient la bouche, les chevaux n’en avaient pas, les dames en avaient trop !… Toutes ces déceptions m’ont conduit à la moralité par le chemin de l’ennui ; aussi, à présent… Vous allez voir, je vas faire un sermon.

LA MARQUISE.

À qui ?

LE DUC.

À Urbain.

LA MARQUISE.

Sur quoi donc, mon Dieu ?

LE DUC.

Sur son idolâtrie pour les bouquins, et sur son horreur du mariage.

URBAIN.

Vous désirez que je me marie ?

LE DUC.

Oui, monsieur ! nous le désirons tous ; car enfin il faut donner des petits-enfants à cette chère mère. Il faut qu’un de nous deux se décide à entrer en ménage, et, comme ce ne peut pas être moi, qui ne trouverai jamais une femme assez abandonnée du ciel et des hommes… à moins que ce ne soit madame d’Arglade, dont je ne veux pas entendre parler…

LA MARQUISE.

Vous pourriez trouver pire !

LE DUC.

Oh ! non ! Songez donc ; un homme qui devient raisonnable !

LA MARQUISE.

Et ça durera combien, cette raison-là ?