Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/335

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ne faut pas qu’un homme de votre esprit soit forcé de tant admirer son valet de chambre. Vous ne devez plus rien et il vous reste douze mille livres de rente.

Il lui donne la quittance.
LE DUC.

Urbain !

URBAIN.

Eh bien ?

LE DUC.

Vous avez payé mes dettes ?

URBAIN.

Oui, puisque vous ne pouviez pas les payer.

LE DUC.

Mais notre mère les avait déjà payées une fois !

URBAIN.

N’ayant plus rien, elle ne pouvait pas les payer une seconde.

LE DUC.

Alors, je vous ai ruiné aussi ?

URBAIN.

Pas complètement. Ce qui me reste appartient à la marquise, à elle seule ! Nous pouvons avoir le bonheur de la conserver longtemps, et elle ne doit rien savoir de ce qui sera après elle.

LE DUC.

Et vous avez cru que j’accepterais cette mortification de vous devoir ?…

URBAIN.

Pourquoi laissez-vous votre orgueil parler avant votre cœur ? Ce n’est pas son droit, il n’est que le cadet.

LE DUC.

N’importe ! je refuse ! Nous ne sommes pas les enfants du même père, nous ne portons pas le même nom, vous ne me devez rien.

URBAIN.

Nous avons la même mère, et cela suffit. Il est d’ailleurs