Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/81

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LE DRAC.

Eh bien, vous vous trompez, patron, il est tout près d’ici.

ANDRÉ.

Ah ! où donc ?

LE DRAC.

Quand vous serez prêt à le recevoir, je le ferai venir.

ANDRÉ.

Fais vite ; je suis prêt.

LE DRAC.

Non, vous n’êtes pas le plus fort.

ANDRÉ.

Tu m’aideras.

LE DRAC.

Vous êtes donc bien décidé à le tuer ?

ANDRÉ.

Le tuer… moi ? C’est sérieux de tuer un homme et un marin de l’État ! Je veux lui flanquer une paire de soufflets, v’là tout.

LE DRAC.

Il vous écrasera comme une mouche !

ANDRÉ.

Ça m’est égal !

LE DRAC.

Il vous a déjà battu dans le temps, et il a manqué tuer votre garçon, qui était deux fois fort comme vous.

ANDRÉ.

C’est pour ça ! J’ai ça su’ le cœur, y a trop longtemps !

LE DRAC, insinuant.

Et puis il est riche, et l’argent est là…

ANDRÉ.

Ah ! tu m’y fais penser, à son magot. (Allant à l’armoire.) Je veux d’abord lui rendre ça ; je ne veux pas qu’il croie… Je veux lui jeter le tout à la figure ! Qu’est-ce que c’est que ça ? Des coquilles ? (Il renverse le contenu du tiroir et reste stupéfait.)

LE DRAC, riant.

Il vous a joué là un bon tour, patron.