Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/114

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une surprise agréable. Émilie Ormonde m’attendait, un gros bouquet de magnifiques roses à la main. La chère enfant se jeta dans mes bras en me souhaitant bonne fête, joie, bonheur et santé.

— Voilà, lui dis-je en la serrant sur mon cœur, une première joie à laquelle je ne m’attendais pas. Es-tu là depuis longtemps, ma fille ?

— J’arrive, mon oncle, et je repars. Il faut que vous me permettiez de ne pas dîner avec vous comme les autres années ; mais vous savez mes empêchements : Marie n’est pas assez prudente ; elle s’ennuie beaucoup de rester enfermée. La pauvre enfant a été si longtemps prisonnière ! Croiriez-vous qu’aujourd’hui elle s’était mis dans l’esprit de se déguiser en paysanne pour venir à la fête ? Elle disait que personne ne connaît sa figure, et elle voulait m’accompagner comme une servante. Je n’ai pu la dissuader qu’en lui promettant de ne rester absente qu’une heure. Je n’aurais pu consentir à laisser passer la journée sans vous apporter les roses de Vignolette et sans vous dire qu’aujourd’hui comme toujours vous êtes avec Jacques ce que j’aime le mieux au monde.

— Et ta tante ?

— Je ne l’ai pas vue. Je lui dirai bonjour en me retirant.