Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/229

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— Regarde, lui dis-je, cette belle dame qui rajuste sa toilette et qui passe et repasse devant la fenêtre de la chambre no 2 dans ta maison !

— La comtesse de Nives ! Elle est ici ?

— Et mademoiselle Marie de Nives aussi.

— Et la comtesse donne sa fille, elle donne Ninie à…

— À la personne dont elle t’a si mal parlé, et qui ne le méritait pas. Quand je te disais que ta grande comtesse était un drôle de pistolet !

— Je trouve le mot bien doux à présent, car je suppose qu’il y a de l’argent dans tout cela.

— Beaucoup d’argent, car mademoiselle de Nives ne regarde à rien quand son cœur parle, et cela est d’autant plus beau qu’elle n’avait rien à craindre des calomnies dont on la menaçait. Émilie, Jacques, Henri et moi en tête, nous étions là pour la défendre et la disculper.

— Et tu reçois encore cette comtesse ? La voici installée chez nous ?

— Jusqu’à ce soir ! Elle a été fort agitée ; nous la soignons. Elle dîne avec nous.

— Ah ! grand Dieu, dîner ! Et moi qui n’étais pas là ! Une cuisinière qui ne sait rien, et qui n’a pas de cervelle !

— Aussi j’en ai pris une autre, une merveille que je veux te présenter. Tu n’embrasses pas ta future nièce ?

Marie s’approcha avec grâce et confiance,