Aller au contenu

Page:Sand - Valentine, CalmannLévy, 1912.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et de plaisir l’anima un instant ; mais il remarqua que Valentine, tout en rougissant, riait comme une bonne fille de toute cette aventure. Il se rappela qu’elle avait rougi aussi, mais qu’elle n’avait pas ri lorsque M. de Lansac lui avait baisé la main. Il se dit que ce beau comte, si poli, si adroit, si sensé, devait être aimé ; et il n’eut plus aucun plaisir à danser avec elle, quoiqu’elle dansât la bourrée à merveille avec tout l’aplomb et le laisser-aller d’une villageoise.

Mais Athénaïs y portait encore plus de charme et de coquetterie ; sa beauté était du genre de celles qui plaisent plus généralement. Les hommes d’une éducation vulgaire aiment les grâces qui attirent, les yeux qui préviennent, le sourire qui encourage. La jeune fermière trouvait dans son innocence même une assurance espiègle et piquante. En un instant elle fut entourée et comme enlevée par ses adorateurs campagnards. Bénédict la suivit encore quelque temps à travers le bal. Puis, mécontent de la voir s’éloigner de sa mère et se mêler à un essaim de jeunes étourdies autour duquel