Page:Schlick - Gesammelte Aufsätze (1926 - 1936), 1938.djvu/195

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purement formelle dans le sens expliqué, car la structure spatiale, bien que l’« espace » puisse à juste titre être considéré comme une « forme » de choses ou d’événements naturels, n’est pas elle-même une structure logique, car comment pourrait-elle être « spatiale » si ce n’est en vertu de son contenu ? Si la forme de la feuille était décrite par l’équation de sa courbe limite, on admettrait probablement que la simple équation en tant que telle ne contient rien d’intrinsèquement spatial et ne peut donc rien transmettre d’autre que les propriétés logiques de la courbe. Mais d’un autre côté, l’équation elle-même ne communique rien de toute façon ; elle ne représente le contour de la feuille qu’en relation avec, et au moyen d’une explication des termes composant la formule, les termes doivent être interprétés comme signifiant des quantités spatiales (coordonnées), et c’est de cette façon que le contenu « espace » semble être introduit dans la description : indirectement mais non moins essentiellement que cela semble être fait en répétant réellement le contour dans un dessin au crayon. — Dans ces conditions, il semble difficile de comprendre et de prouver notre affirmation que seule la structure peut être communiquée et que le contenu est inexprimable ; elle ne semble pas être vraie même pour la forme spatiale de notre feuille — comment pourrait-elle l’être pour sa couleur !

Nous aurons plus tard l’occasion de parler de la forme spatiale — nous pouvons donc remettre à plus tard l’examen de ce point et nous limiter à l’analyse des expressions qui traitent de la « qualité », c’est-à-dire dans notre cas : de la verdeur de la feuille. Comment ces expressions communiquent-elles la couleur, et en quel sens est-il vrai qu’elles ne communiquent rien d’autre que sa structure ? Que peut-on entendre par « structure » d’une qualité ?

7. Structure et relations internes.

Examinons d’abord les expressions verbales de notre langage ordinaire, c’est-à-dire les phrases et leurs mots par lesquels je donne une description de notre couleur verte particulière. Nous découvrons facilement un trait essentiel qu’elles ont toutes en commun : elles assignent au « vert » une certaine place dans un système global de nuances, elles en parlent comme appartenant à un certain ordre de couleurs. Ils affirment, par exemple, que c’est un vert vif, ou un vert riche, ou un vert bleuté, qu’il est semblable à ceci, moins semblable à cela, aussi foncé que cela, et ainsi de suite ; en d’autres termes, ils essaient de décrire le vert en le comparant à d’autres couleurs. Il est évident qu’il appartient à la