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les illusions terrestres, parce que notre œil est encore couvert du voile de l’ignorance et parce que nous ne sommes qu’imparfaitement conscients ou tout à fait inconscients de notre nature supérieure. Notre vie ressemble à un rêve[1].

140. Peut-on rendre cela plus clair par une comparaison ?

Nous avons des rêves la nuit. Dans ces rêves nous sommes tantôt un mendiant, tantôt un roi — quelquefois nous y sommes pauvres, menacés par toutes sortes de souffrances et de dangers ; d’autres fois nous sommes favorisés par le bonheur et pleins de joie. Cependant, c’est la même individualité qui prend, en rêve, toutes ces formes. De plus dans les rêves d’une

  1. Si l’on veut employer la langue philosophique moderne, telle serait la manière la plus simple d’expliquer ce fait : La mémoire réside dans les Skandhas, qui se séparent au moment de la mort. La mémoire ne passe donc pas d’une existence à celle qui la suit. Il en résulte aussi que nous n’emportons pas avec nous, dans une nouvelle vie, les connaissances scientifiques ou les capacités que nous avons acquises dans notre existence actuelle. Seul notre caractère moral, qui forme l’essence même de notre individualité, survit à la mort.