Page:Soubhadra Bhikshou - Catéchisme bouddhique, 1889.djvu/22

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26. Quel était ce but ?

Il voulut découvrir les causes de la

    années. Étonné, il demanda à son cocher Tchanna quel était cet être étrange. Tchanna lui répondit que c’était un vieillard. — Est-il né dans cet état ? demanda encore le prince. — Non, Seigneur, il a été autrefois jeune et florissant comme vous. — Y a-t-il d’autres vieillards comme celui-là ? interrogea le prince toujours plus étonné. — Beaucoup, Seigneur. — Et comment est-il tombé dans cette triste situation ? continua le prince. — C’est l’ordre de la nature que tous les hommes doivent devenir vieux et infirmes, s’ils ne meurent pas jeunes. — Même moi, Tchanna ? — Même vous, Seigneur.

    Cet incident plongea le prince dans de si profondes réflexions qu’il ordonna de rentrer à son palais, ayant perdu tout plaisir à la promenade. Quelque temps après, dans une autre sortie, il aperçut un malheureux couvert d’ulcères ; et, sur les réponses que fit Tchanna à ses questions, il fut si ému qu’il renonça dès lors à tous les plaisirs et commença à méditer sur les souffrances de l’existence. Après un autre laps de temps, il fit la troisième rencontre. Il vit, sur le bord du chemin, un cadavre déjà en décomposition. Violemment ému, il rentra aussitôt à son palais en s’écriant : « À quoi servent l’éclat royal, toutes ces jouissances et toutes ces magnificences, s’ils ne peuvent pas me préserver de la vieillesse, de la maladie et de la mort ! Que les hommes sont malheureux ! N’y a-t-il donc aucun moyen d’en finir pour toujours avec la douleur et la mort qui se renouvellent chaque fois que nous recommençons une nouvelle existence ? »

    Cette question ne cessa plus de l’occuper. Il eut la réponse qu’il cherchait dans une autre promenade. Un moine mendiant lui apparut, revêtu de vêtements jaunes, comme en portent