Page:Soubhadra Bhikshou - Catéchisme bouddhique, 1889.djvu/30

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tion[1] spirituelle et morale. Il renonça donc à toutes les macérations et recommença à se nourrir régulièrement. Lorsque ses compagnons s’en aperçurent, ils ne surent plus que penser de lui ; ils crurent qu’il manquait à ses résolutions et l’abandonnèrent.

39. Gotama désespéra-t-il alors d’atteindre son but ?

Non, jamais. Abandonné de tous, il reconnut que le salut ne pouvait pas être atteint grâce aux moyens enseignés par

  1. De même que le sublime fondateur du bouddhisme, plusieurs saints chrétiens des premiers siècles arrivèrent à reconnaître, par expérience, que l’ascétisme ne conduit pas au salut. « Si l’on ne fait que se mortifier », dit Nagaséna, le grand apôtre Bouddhiste, « non seulement on n’obtient pas la délivrance, mais on n’arrive même pas à renaître heureusement. »

    La doctrine bouddhique rejette donc, comme inutiles et nuisibles, les macérations et la « mortification de la chair » par des moyens violents. Elle cherche à purifier le cœur et la volonté de toutes les passions, de tous les mauvais instincts. Elle veut développer la connaissance et les forces spirituelles de l’homme. Pour y arriver, elle exige, comme condition indispensable, que ses disciples renoncent à rien posséder et qu’ils vivent dans la chasteté et la pauvreté volontaire, étrangers aux plaisirs des sens et à toute préoccupation mondaine.