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UNE RENCONTRE.

— Qui est-ce, Knich ?

— C’est un ami de mon père. Il a acheté ce foin chez nous et je conduis la voiture jusque chez lui.

— Que vous ai-je dit, cher ami ? dit un autre officier. C’est une voiture de paysan, et rien de plus. Mais vous, vous voyez partout des traîtres et des prisonniers échappés.

— Croyez-vous qu’il n’y en ait nulle part ? Le temps de galop que vous venez de faire est-il une si grosse affaire ?

— Ce n’est pas la première course que vous nous avez fait faire aujourd’hui ! Et toujours à la poursuite de fantômes ! répondit l’officier. Que ferons-nous de notre capture ? Petite fille ! veux-tu être du régiment ? Eh mais ! tu es trop petite, tu aurais mieux fait de ne pas sortir de ton berceau ce matin.

— Ce beau foin, répondit le premier officier, n’est pas à dédaigner. » Et s’adressant à Maroussia :

« La campagne de ce Knich est-elle loin ?

— Encore assez…

— Qu’entends-tu par là ? Y arriverait-on du pas de tes bœufs avant une heure, avant deux ?

— Deux peut-être, ou peut-être trois.

— Eh bien, alors, mon avis est que nous escortions cette voiture jusqu’à la maison de cet homme ; et s’il tient à ce foin, il le rachètera. Petite fille, la maison de l’ami de ton père est-elle commode ? Est-il un propriétaire riche ?