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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/12

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MAROUSSIA

J’aime beaucoup les contrées dont on ne parle guère, que l’étranger ne visite pas, qu’on laisse à elles-mêmes, qui gardent pour elles leurs retraites et leurs secrets, leurs fleurs et leurs sentiments, leurs dures peines et leurs simples plaisirs. Leur histoire n’est point à tous. Les mœurs de leurs habitants sont bien leurs mœurs, et, s’ils sont fiers, c’est sans s’en douter. On y rencontre ce qu’on ne trouverait nulle part ailleurs : choses et gens y sont nouvelles et nouveaux. Ces pays-là — sans le dire à personne — ont quelquefois leurs héros, de vrais héros.

J’aime aussi les héros — surtout quand ils ne se targuent pas de l’être — quand ils sont droits et sincères, quand ils font de grandes choses sans crier à tue-tête : « Voyez, voyez ! c’est moi qui ai fait ceci ! venez m’en récompenser ; » mais seulement parce que, étant ce qu’ils sont, ayant leurs qualités, ils ne sauraient faire autrement que d’être héroïques.

Mais, assez de philosophie, comme dit notre maître d’école quand il voit qu’on ne va pas être de son avis. Contons l’histoire.

Eh bien, dans le petit coin dont je veux vous parler, il y avait autrefois une maison faite comme le sont les maisons à la campagne ; et cette maison était habitée par un Cosaque, Danilo Tchabane, et sa famille.

    sance à la légende de Maroussia. Rien cependant ne se ressemble moins que les deux œuvres, ce qui prouve une fois de plus que la même terre peut donner des fruits bien différents.