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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/120

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MAROUSSIA

— Pane[1] Knich est-il chez lui ? demanda Maroussia ?

— Alors vous êtes venue pour le grand-père ? dit le garçon, questionnant au lieu de répondre.

— Oui, pour le grand-père. Est-il chez lui ?

— Il est chez lui.

— Où donc ?

— Il est au jardin ; mais il se peut qu’il soit au logis ou aux champs.

— Veux-tu lui dire que nous sommes arrivés ?

— Et dépêche-toi, » ajouta Ivan en rallumant sa pipe.

Mais le grand-père arrivait déjà.

À le voir, c’était un vieux bon être, un peu courbé par l’âge. Il portait un simple habillement campagnard, — une chemise et un pantalon en toile : une chemise très-ample et un pantalon plus large qu’un golfe de la mer Noire ! Sa tête était couverte d’un chapeau de paille aux larges bords, qu’il avait probablement tressé lui-même.

Il reconnut tout de suite Maroussia et ne parut point étonné de la voir arriver. Tout au contraire ; on aurait dit qu’il l’attendait et qu’une visite pareille était pour lui la chose la plus simple et la plus habituelle.

« Ah ! petite fille, dit-il, comment vas-tu ? Toujours bien ? toujours contente ? Allons, viens ; entre dans

  1. Pane, le nom polonais, et petit russien pour seigneur, monsieur.