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Page:Stahl - Maroussia, 1878.djvu/122

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MAROUSSIA

rant, et qu’il ne se souciait, à vrai dire, « que de ses pâtés ; » quant à l’affaire du foin, elle viendrait à son heure.

Maroussia s’était d’abord occupée de faire entrer la grosse voiture dans la cour. Le petit Tarass, très-empressé, bondissant autour d’elle, l’y avait aidée. Quand ce fut fait, elle alla retrouver les deux hommes.

« Pane Knich, dit alors Maroussia, quel beau blé vous avez dans vos champs ! Je l’ai admiré en passant. Il est encore un peu vert, mais je crois qu’au besoin on pourrait l’utiliser même avant qu’il soit tout à fait mûr !

— Dieu soit loué ! ma petite, Dieu soit loué ! Oui, nous aurons une bonne année ! » répondit le vieux Knich.

Sa voix calme ne trahissait aucune, mais aucune émotion ! Il trottait dans la salle, appelant ses serviteurs, donnant ses ordres d’une voix gaie. Ses yeux ne demandaient rien aux yeux de l’enfant. C’était un brave homme, fier de ses pâtés et de ses jambons, souriant d’avance à l’idée de l’accueil que va faire un étranger au repas qu’il va lui offrir.

« A-t-il compris ? se demandait Maroussia. Non, il n’a point compris ! Pourtant… — et son cœur se serrait, — s’il n’avait pas compris ! »

Elle ne savait que penser, elle ne savait que faire !

« Il faut être comme lui, se dit-elle enfin, il